Entre les deux métropoles Lille et Dunkerque, Boeschèpe appartient à la Communauté Rurale des Monts de Flandre. Dans ce bourg de 2012 habitants, dont le nom signifierait enclos au bois, s’élèvent le mont de Boeschèpe, qui culmine à 139 mètres, le mont Kokereel (115 mètres) et le mont Noir (152 mètres). Avec ses 174 mètres, c’est la commune la plus élevée de la Flandre française, après Cassel. Frontalière avec la Belgique, elle a connu au cours de son histoire bien des périodes de troubles et servit souvent de refuge aux non-conformistes. Elle fut d’ailleurs le lieu de réunion des calvinistes de Flandre au XVIe siècle. Son nom signifie la bergerie du bois....
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De type hallekerque, l’église Saint-Martin est de style gothique à trois nefs. Ses absides en grès remontent au XVIe siècle et la tour en façade du XVIIIe siècle abrite une cloche de 1625. Elle fut le théâtre d’un accident tragique lors de l’inventaire des biens d’Eglise, en 1906, où un Boeschèpois venu protester fut tué. Relativement épargnée pendant la dernière guerre, la paroisse a élevé un Sacré-Cœur en signe de reconnaissance. Au hameau franco-belge de l’Abeele, un accord de 1960 autorise les Belges à se marier et à se faire baptiser dans la chapelle, qui dépend de l’évêché de Bruges.
Le célèbre Ondank Meulen se dresse sur un site classé depuis 1972. Ce moulin vient de la Motte au Bois, où il a été démonté et transporté à Boeschèpe en 1884. Surnommé le « Sans merci » ou encore « Le moulin de l’ingratitude », ce moulin à vent, à pivot sur socle fermé, de 1802, a été racheté à Morbecque et installé à Boeschèpe en 1884. Le charpentier n’ayant pas respecté son devis, le meunier ne le remercia jamais, d’où le nom du moulin. En activité jusqu’en 1958, il a été acquis par la commune en 1964 et restauré grâce à l’Association Régionale des Amis des Moulins. Son socle abrite une exposition sur la molinologie et le grenier à farine se visite.
Au pied du moulin, s’est ouvert en 1982, dans l’ancienne ferme du meunier, l’estaminet le « Vierpot », du nom du pot à braises qui servait à allumer les pipes, véritable centre de culture populaire flamande. Dialecte, bières, spécialités culinaires et jeux traditionnels, comme la grenouille, les boules flamandes ou la toupie y sont à l’honneur. Tout comme le sont les géants de Boeschèpe lors des fêtes du moulin ou des peintres de mai, de la brocante d’août ou de la classique ducasse de juin : Jérome le meunier, du nom du dernier meunier, et Djoos de Boelder ou Joss le bouleur, le joueur de boules. Fier de son patrimoine, c’est l’un des rares centres français à maintenir la culture du houblon.
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